Victor Hugo
Depuis la naissance du monde, le champ magnétique terrestre nous entoure, nous oriente et nous protège. Sous l’influence de cette énergie, impalpable et invisible, la matière se transforme, bouge, prend vie.
En captant et en matérialisant ce "chant" silencieux de la planète, l’œuvre des Chants de la Terre devient l’expression visuelle et tactile du champ magnétique terrestre à travers les 5 éléments primordiaux.
La planète s’exprime, elle nous laisse voir, toucher et entendre son champ magnétique, dans une œuvre poly sensorielle.
La Nature devient Art
Chaque œuvre est unique, elle est la représentation abstraite d’un lieu et d’un instant. Dépassant les limites de la peinture traditionnelle, l'image peinte du paysage est remplacée par le paysage en tant que tel, représenté par son empreinte magnétique sur la toile. Energie naturelle et inspiration humaine aboutissent à un résultat plastique, renouant ainsi le contact de l'Homme avec la Terre.
Socle-roche elle est support et matière.
Sol parfois stérile en apparence elle devient matrice vivante, humus et sédiments. Minéral autant que métal, ferrique elle est magnétisme. Terre de sienne elle s'ocre jaune et s'orange jusqu'aux marron foncé.
Notre planète accorde son rythme, ses pulsassions à un cœur forgé il y a des millions d'années. Une époque lointaine, une durée, un temps, une distance dans l'hier que nul mental, nul cerveau "normalement fonctionnel" ne peut appréhender sans perdre équilibre.
Nous ne pouvons regarder le nombre proposé par les scientifiques, certaines religions orientales et des philosophes que comme un objet intellectuel. Ce nombre devient perception ou émotion en traversant la barrière de la raison pour s'engager en poésie.
Tout ce qui a été solidifié, tous les solides sont l'élément terre symbolique, au-delà des sols et des matières.
On peut y inclure les minéraux, les métaux, les cristaux, la glace, le bois, et justement parce que cela peut faire lien avec les autres éléments.
Couleur de la croûte terrestre aux sols désertiques, mélange de sable et de sédiments ancestraux, légèrement ocre, or, dorées ou bien des riches humus forestiers et plaines alluvionnaires, sombres et ténébreuses.
S'y tracent les veinures des vibrations du noyau.
S'y griffent les fractures des flux magnétique.
S'y écaillent les surfaces caressées par les autres éléments.
Elle est liée à Hadès, objet mythique symbolisant le rassemblement de ce qui est passé, de ce qui reste de ce qui a vécu et sert de ressources pour le buisson vivant au dessus de lui. Représentation chtonienne-monde souterrain ou tellurique-terre, toujours celle du monde d'en bas.
Il est le magma mouvement vie, de la planète, sang de la Terre.
Il est calorifique, foyer réchauffant qui cuit, facilite et protège.
Il est rythme bruit, crépitement, pulsation et radiation.
il est chemin de vie de mort en porte ici d'entrée, là-bas de sortie en OBE (voyages hors du corps).
Il est saison cycle dodécanion, renaissance, purification et réincarnation.
Il est régénération, cendres fertiles, élan printanier, construction et libération de la vie.
Il est pulsion de vie érotique, plaisir organique, friction de corps, fusion du 2 en 1.
Il est insaisissable, libre, puissant, fragile et pourtant indomptable.
Son ami Prométhée crée les humains, voie le feu connaissance et le leur transmet condamné à subir l'aigle vorace le jour et la nuit salvatrice à jamais. Il est hymne au feu, cycle sans fin de la quête du chercheur de lumière.
Où l'on parle de triangle de feu, la science dit éléments de combustion.
Où l'on croise l'athanor des anciens esprits curieux, le phœnix et la salamandre disent "bains alchimiques, feux bains chauds et froids : bains de vapeur marie, feu de cendres de sable de limailles de charbons, feu de fusion, de Perse d'Egypte et d'ailleurs. Feu secret et feu cosmique."
Quand l'œil plonge au sein du magma rouge rubis, qu'il circule, curieux, le long des flux matriciels, il s'égare, se perd, ne sait plus, cherche un chemin ancien ou nouveau, une parole perdue qui le guiderai au travers le territoire ardent des nuances rubicondes.
Des lèvres entrouvertes, écarlates, ruisselantes, appellent le toucher, la caresse, la récolte de la chaleur, de leur chaleur, le baiser tendre ou fougueux qui étreint, aspire, et dévore jusqu'aux spasmes magmatiques criants leur chants d'amour du fond de leurs entrailles.
Tellement irradiant qu'il fait peur.
Tellement vibrant qu'il rougit d'émotion les yeux de qui le regarde même subrepticement. Qui sera assez grand, âgé, libre et ouvert pour le recevoir et l'apprécier à sa juste puissance érubescente.
Tout ce qui est fusion incandescente en mouvement est lui.
Tout ce qui est radiance de chaleur rouge est lui.
Il aspire les solides, les décomposes, crée de nouvelles matières, formes et profondeurs.
C'est la gueule de l'Ouroboros qui avale l'élément TERRE
Tu respires. Qu'est-ce qui t'inspire ? Qu'est ce qui te remplit ?
Tu expires ! Le premier souffle ici ? le dernier vers où ?
Le mal et le sale en toi qu'ils retournent exhalés au fond des abysses du monde.
Tu nourris. Le sang des corps, la sève des plantes. Tu chlorophylles.
Que je respire. Durant cent kilomètres depuis le sol montant loin de la surface, que je te respire. Partout la même composition, les mêmes éléments qui s'inventent en toi. Que j'attrape ceux qui s'invitent non visibles, aux noms barbares si communs, azote pour 78%, dioxygène pour 21%, argon, krypton, hélium, néon, dioxyde de carbone, xénon, ozone, méthane...pour le reste...et de l'eau et des traces non nobles créées par moi et mes congénères au sol sur la croûte.
Que tous te respirent en bas sur la surface tandis que je regarde toutes tes teintes, celles que je perçois de la rencontre de la lumière solaire au travers tes gaz et ces particules en suspension dans notre atmosphère terrestre, poussées par les vents.
L'air symbolise tous les moments vaporeux et gazeux de toutes choses de mes bulles de pensées aussi, du souffle profane à l'égrégore sacré, du concert vivant au magique divin pour qui veut y croire.
Il est doux vent, il est l'infiniment petit, l'infiniment léger, mouvement déplacement fluidique ou arborescent.
Les yeux dessillés voient enfin. Ils voient les mouvements de ces masses d'air, ces vents en permanente condensation de la chaleur humide, réduisant les vapeurs lourdes renvoyant du matériel élément de vie vers le sol, la vie d'en bas.
Il est vent puissant, infiniment tendu des gaz qui se caressent et se frictionnent.
Moment chaotique semblant désordonné au gré des courants et des surfaces.
C'est une distillation fine et orageuse, miroir éthéré du feu de la terre.
L'air s'y zèbre d'énergie folle à délier les puissance du ciel afin de s'y répandre, vers un sol qui n'attend que d'être fécondé, sécurisé, ensemencé d'énergie et de verdure.
Que mes frères et sœurs végétaux t'aspirent en eux vent de ce monde.
Que ce jaillissement en ascendances et descendances nervure le monde de ses foliations croissantes.
Mes souvenirs d'enfant font jaillir du bleu bien sûr puis du gris, du vert, du rouge parfois et des couleurs terre jusqu'au sombre marécageux quand je pense à l'eau. Celle de la mer ou celle des fleuves. Celle de la pluie et des torrents. Celle des rus ou celles des mares paysannes.
Mais comme je suis né au bord d'une mer et de celle plus bleu que tous les ciels azurés, alors que l'eau sera toujours bleue.
L'eau pour l'ancien alchimiste représente tous les liquides, fluides et sang, laves et métaux en fusion, tout ce qui est liquéfié comme tout ce qui coule en pensées, en ressources, même inconsistantes tant qu'elle coule.
Rebelle à toute contrainte, libre, elle est dans un sens ordonnatrice du monde parce que ses cycles et ses mouvements ; elle est rythme des saisons, vagissement de la vie, murmure et vacarme, elle est fureur des larmes de la détresse qui veut hurler et la déraison de la joie histrionne.
L'eau pluie, l'haut pôle face au sud, l'ô émerveillé, douceur en neige, de l'au-delà des remparts intérieurs qu'elle va éroder, distillera jusqu'aux racines de toute création sa quintessence, puis voluptueuse vapeur, continuera son chemin, son cycle, laissant en place les matières puissantes solides.
Nous l'avions perdu dans les méandres des bibliothéques où les anciens ouvrages le nommaient souvent par intuition philosophique plus rarement par croyance. Un tout, deux opposés, trois donnant naissance, quatre sanctuarisant faisaient sens mais le cinq devait originer la place de l'être debout, les pieds au sol, la tête au ciel, les bras étendus vers l'horizon. Ils le disaient "éther", invisible, imprégnant tout, remplissant tout, le TOUT.
Et puis les quantiques sont venus, non pas ceux des croyants et leur triste cinq mille ans d'histoire, mais les curieux du monde infiniment petit, infiniment lointain, infiniment grand avec leur équations, leurs questions, leurs plaisirs à comprendre et partager, leurs pensées ludiques autant que magiques.
Et puis ils l'ont retrouvé, disons inventé au même endroit, car il n'avait pas bougé… invisible, partout, remplissant plus des trois quart de l'univers baryonique connu, imprégnant tous les espaces vide. Pourtant point de vide, point de rien ni de noir par absence non, du noir par présence, du noir et de sombres WIMPs (particules massives interagissant faiblement) qui ne laissent rien sortir de leur citadelles. Sombre, gris foncé, noir l'éther-wimp tisse une toile sur-dans-de laquelle tout existe. Il est comme la matrice des autres éléments, un cinquième fabuleux élément.
Il est la porte de l'Arrière-Monde parce qu'il contraint à ouvrir tous les sens pour le pénétrer et s'en pénétrer, à plonger dans ses racines profondes qu'on croit intouchables parce que non visibles par la pensée ordinaire qui ne peux embrasser toutes les vibrations, fortes ou faibles dans le même instant de vie.
Il est la cinquième marche, la cinquième porte, la clef de voûte donnant accès au septième ciel, celui de la connaissance-jouissance.
Invisibles
Forces… énergies, flux, mouvements… il est des mots comme des symboles, qui ne font que décrire partiellement, qui ne font qu'effleurer ce que l'être et de son âme pourraient, pourront vivre en sens ou en rêves, éveillés ou non. Hier ta main a écrit un triptyque où deux pôles et un équateur disent autant que l'amoureux distillant un précieux verbe parce rare quand il dit à l'autre part de sa vie ce qu'il perçoit au nord et au sud du nombril du monde, à l'équateur de son corps.
Il est de ces attentions que le profane veut négociable et consommable maintenant et tout de suite ; lors que tu glisses la matière de ton monde le long de l'axe des chants de la terre tandis que l'amant fait glisser ses chants sensuels invisibles